Roman Femme divorcée : une irrésistible envie chapitre Chapitre 90

Il n’y a aucune trace de confusion et d’étrangeté sur le visage d’Angeline, comme si elle ne faisait que l’aider à allumer le téléphone.

Jules fronce légèrement les sourcils, puis jette un coup d’œil au téléphone pour constater que Sara l’a appelé plus de vingt fois. Son teint change légèrement, mais il ne la rappelle pas directement et regarde Angeline qui se trouve devant lui.

— Pourquoi es-tu là ?

Angeline se mord les lèvres et se met en face de lui.

— Jules, j’ai quelque chose à te dire.

— Dis-le.

— Tu as aussi vu le résultat de mon examen. Mon corps n’a plus de problème majeur. La blessure qui ne guérissait pas avant est due aux plaquettes et maintenant tout va bien. Je pense que...

Elle s’arrête soudainement et lève les yeux pour faire face à Jules.

— Je veux rentrer à la maison.

— Non.

Jules refuse presque sans réfléchir.

— Jules, je...

Sans attendre qu’elle parle, Jules l’interrompt :

— Angeline, ton état n’est pas encore stable.

— Mais ça fait cinq ans que je reste ici. Cinq ans ! Toute ma jeunesse a été gaspillée dans cette maison de cure. Je n’ai pas d’amis, pas de famille et même pas une personne à qui je peux parler. A part m’injecter et prendre des médicaments, il n’y a aucun intérêt à exister !

Angeline vérifie son expression du visage et ajoute :

— Si mes parents étaient encore en vie, ils ne voudraient pas me voir comme ça...

Bien sûr, la dernière phrase fait changer le visage de Jules. Après avoir hésité pendant un long moment, il lève la main pour la poser sur son épaule afin de la consoler.

— Angeline, je ne peux pas prendre des risques avec ta santé.

— Mais George a dit que je vais bien maintenant.

Sachant qu’il n’y aura aucun résultat dans ce débat, Angeline ne le force plus mais seulement saisit ses vêtements fermement.

— Et je veux aussi être à tes côtés. J’ai peur que tu me quittes. Je n’ai rien d’autre que toi...

Jules pince les lèvres et garde le silence. A la fin, il l’enlace et caresse ses cheveux secs. Elle avait de beaux cheveux longs.

Jules ferme légèrement les yeux.

— Je ne te quitterai pas. J’ai promis à tes parents de prendre soin de toi jusqu’à la fin.

Ces mots tendres sont durs pour elle. Ses parents, il parle toujours de ses parents ! Elle ne veut pas que Jules soit avec elle juste à cause de ses parents !

— Jules, suis-je devenue un fardeau pour toi ? Si c’est le cas, je pourrai aussi bien mourir...

— Angeline !

Jules crie doucement.

— Qu’est-ce que tu racontes ! Tu sais que je ne suis pas comme cela, ne dis pas ça !

Si elle meurt, comment peut-il faire face à ses parents décédés ?

— Si ce n’était pas pour mes parents, je parie que tu ne te soucierais probablement pas de moi.

Jules, que suis-je exactement pour toi ?

Jules lâche ses bras et serre les poings, puis fixe ses yeux pleins d’attentes. Après tout, il ne peut pas toujours faire de beaux mensonges.

— Tu es ma sœur, je suis responsable de prendre soin de toi pour toute la vie.

Si la première moitié de la phrase n’était pas dite, Angeline allait sauter de joie, mais il est toujours comme ça, il ajoute toujours une prémisse avant cela.

Sa cœur.

Elle n’a jamais voulu de ça.

Angeline baisse les yeux pour effacer la haine là-dedans. Elle a à moitié caché ses sentiments pour lui pendant cinq ans et ne l'a pas dit. Elle avait peur qu'un de ses mots rende cette relation impossible, mais aujourd'hui elle ne peut pas supporter. Maintenant, en pensant à la « Idiote » au téléphone tout à l'heure, elle sent que les choses dont elle s'inquiète jour et nuit sont sur le point de se produire.

Après quelques secondes de silence, elle relève la tête et reprend son air fragile.

— Jules, je ne t’ai jamais considéré comme mon frère. Tu as toujours une place spéciale dans mon cœur, mon amour, ne le sens-tu pas ?

Il suffit d’une phrase pour briser la relation. Angeline l’a fait, il n’y a plus de retour possible maintenant.

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