Roman NE ME QUITTE PAS ! chapitre Chapitre 21

Violette vient à l’hôpital, Serge est assis dans le couloir, les mains sur les genoux, cambrant légèrement le dos, ayant l’air de réfléchir.

Violette vient se tenir à côté de lui sans qu’il ne le remarque.

— A quoi penses-tu?

Serge lève la tête, reprend ses esprits en voyant Violette, son regard se dirigeant vers l’intérieur de la chambre des patients.

— Ta mère semble mentalement instable.

Violette s’en doute et dit :

— Oui. Rentre et repose-toi, je vais m’occuper d’elle.

Le regard de Serge effleure le ventre de Violette.

— Toi aussi, t’as besoin de te reposer.

— Ne t’inquiète pas, je sais prendre soin de moi.

Violette lui adresse un sourire détendu.

Serge reste silencieux pendant un moment, puis hoche la tête en disant :

— Appelle-moi quand t’as besoin de moi.

Violette l’accepte en le remerciant, Serge se lève et se dirige vers la sortie. Violette pince les lèvres en le regardant s’éloigner. Elle ne sait rien de lui. A-t-il une famille, des proches parents ? Elle n’en sait presque rien, bien qu’elle le connaisse depuis longtemps.

Il est évident que quelque chose l’inquiétait tout à l’heure et l’a plongé dans ses réflexions.

A ce moment-là, Serge s’arrête et se tourne vers Violette, disant :

— Je me suis renseigné. Tes voisines m’ont dit que quelqu’un les avait payées pour t’injurier et même pour éclabousser de la peinture sur la porte de votre appartement.

Violette hoche la tête.

— Bon, je sais. Serge, tu peux m’en parler si tu t’inquiètes de quelque chose.

Violette le regarde.

Serge lui sourit légèrement.

— Je vais bien.

Violette n’insiste pas, on a tous quelque chose qu’on se garde de révéler aux autres.

Après le départ de Serge, sans entrer tout de suite dans la chambre, elle se demande qui aurait acheté ses voisines ?

Judith ? Morgane ?

Mais elles ne savent pas qu’elle est enceinte.

Alors...

Boum !

Soudain, un bruit retentit dans la chambre, quelque chose vient de se casser. Inquiète, Violette pousse la porte de la main et voit le verre brisé sous les pieds de Jeannine. Elle s’approche et se penche pour ramasser les scories de verre sur le sol.

— Maman, tu veux boire de l’eau, c’est ça ? Assieds-toi, je vais nettoyer ici et te l’apporter...

Sans qu’elle ne finisse ces mots, Jeannine lui saisit soudainement le poignet et la regarde, l’air troublée.

— Violette.

Violette lève la tête, la regarde aussi et demande :

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Jeannine semble profondément troublée. Elle saisit le poignet de Violette, avec force.

— Le bébé que tu portes, tu l’avortes, d’accord ?

Ce n’est que le début de la grossesse. Imagine, un bébé né sans père, si jamais c’était un bébé métis, comment Violette et son enfant se feraient accepter par les autres ?

Violette sait que la méchanceté de leurs voisines a traumatisé sa mère, mais elle ne s’attend pas à ce qu’elle en reparle.

— Maman...

Jeannine lâche sa fille, répétant la phrase, l’air transie :

— Tu n’en veux pas, je sais que tu n’en veux pas.

Elle s’assied sur le lit d’hôpital et se recroqueville à la tête de lit , l’air affolée.

— Théo est mort, je n’ai plus rien...

Violette est très surprise, c’est incroyable, maman, que lui est-il arrivé ?

Violette appelle aussitôt le médecin, mais Jeannine refuse de l’écouter en se mutilant. Le médecin lui administre un sédatif.

— Selon les symptôme de la patiente, il est possible qu’elle soit atteinte d’une maladie mentale.

Le médecin établit un diagnostic préliminaire après l’examen.

Violette tremble et n’arrive à se tenir fermement qu’en appuyant ses mains sur le meuble derrière.

— Comment cela pourrait-il être si grave?

— Votre mère a-t-elle déjà eu des troubles mentaux ? En fait, cela n’est pas causé par un traumatisme, mais par une dépression qui s’accumule pendant trop longtemps et qui finit par exploser.

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