Roman NE ME QUITTE PAS ！ chapitre Chapitre 22

— Maman, je suis désolée, ne m’abandonne pas...

Jonathan est pris de court, les yeux fixés sur la petite main de Violette tenant son col, son regard se pose sur son visage, elle a l’air très douloureuse et hystérique.

Jonathan fronce les sourcils.

— Violette ?

Violette ne l’entend point, comme si elle avait été saisie par la panique. Elle a l’air très perturbée, mais reprend rapidement son calme, lâche Jonathan et s’endort profondément.

Jonathan se relève lentement, la regarde pendant deux secondes, se retourne et sort de la chambre.

Leila s’assied sur le canapé, tenant fermement le verre à deux mains, chaque seconde de plus où Jonathan reste dans la chambre la fait souffrir davantage.

Cette femme ne devrait-elle pas s’occuper de sa mère maintenant à l’hôpital ?

Pourquoi aurait-elle le temps d’en sortir ?

Leila était au courant lorsque Paul est allé enquêter sur Violette. Ainsi, lorsque Paul a envoyé quelqu’un au Pays A pour avoir des enseignements sur Violette, ceux envoyés par Leila sont venus les premiers et ont tué la femme qui a proposé Violette pour l’affaire de prostitution en laissant croire que sa mort a été causée par une chute « accidentelle » de l’étage.

C’est aussi la raison pour laquelle Paul n’a pas découvert ce qui s’était passé cette nuit-là.

Elle s’est creusé les méninges pour éviter que Jonathan et Violette passent trop de temps ensemble, en payant les gens du voisinage dans le quartier où vit la mère de Violette à dire du mal de Violette pour traumatiser Jeannine qui doit être hospitalisée, ce qui pourrait amène ainsi Violette à se séparer de Jonathan.

Mais contre toute attente, cette femme n’est même pas restée à l’hôpital.

Elle est même dans les bras de Jonathan.

Plus elle y pense, plus Leila s’effondre.

A tel point qu’elle n’arrive plus à dissimuler ses émotions.

Jonathan sort de la pièce, impassible, remarque la moindre émotion que trahit le visage de Leila.

Leila se lève, elle, au bord de la crise de nerfs, retient ses émotions et demande :

— Est-ce que Violette est malade ?

Au lieu de répondre tout de suite, Jonathan s’assied sur le canapé, les longues jambes croisées, puis relève lentement les yeux et regarde Leila, il ne se montre ni gentil ni froid, d’un air impénétrable.

Une grande inquiétude saisit Leila, l’air de Jonathan l’effraie, elle dit d’un ton prudent :

— Jonathan...

— Ouais, dit-il avec un léger sourire au coin de sa bouche, qu’y a-t-il ?

Jonathan se montre apparemment plutôt aimable. En le voyant ainsi, Leila se calme et essaie de s’asseoir à côté de lui, il ne l’écarte pas.

Leila devient moins inquiète.

— C’est le contrat pour le terrain de la Baie de Repulse.

Paul remet le dossier à Jonathan.

La raison pour laquelle Leila a insisté pour venir avec Paul, c’est qu’elle avait entendu Paul dire que Jonathan voulait le contrat pour ce terrain.

Ce terrain est situé dans la Baie de Repulse, entouré de montagnes et de rivières. C’est un bon endroit. La planification du site touristique est un bon projet qui suscite beaucoup de convoitises.

Lors de l’appel d’offres pour ce terrain il y a deux ans, le Groupe Sommet l’a remporté, ainsi le droit de développer le projet immobilier lui appartient. Mais comme le Groupe Sommet n’a pas l’intention d’exploiter ce terrain, il a donc décidé de le revendre aux enchères.

Mais le fait que Jonathan a eu soudain l’idée de voir ce contrat la rend inquiète.

Il ne faut pas oublier que Gautier s’est rendu à la société pour affirmer qu’il le voulait, ce terrain. A l’époque, Jonathan ne l’a pas du tout ménagé, il ne l’a même pas reçu.

Violette est la fille de Gautier. Elle a peur que Jonathan lui donne ce terrain pour Violette.

Elle ne se soucie guère de ce terrain, mais de l’attitude de Jonathan vis-à-vis de Violette !

— Ce terrain, n’a-t-on pas décidé de le revendre aux enchères ? demande Leila en affectant l’indifférence.

Comment Jonathan pourrait-il être dupe de ce ton naturel composé ? Il voit bien où elle en veut venir.

Cependant, sans la démasquer, il tend la main et met son bras autour de son épaule.

— Leila, quand as-tu changé ?

Sa question sidère Leila, que veut-il dire ?

— Moi, mais pourquoi tu dis ça ?

Leila ne comprend pas.

Jonathan lui pince légèrement le menton, l’amenant à le regarder.

— Tu n’a jamais posé ce genre de question avant.

Leila le regarde dans les yeux, pétrifié par le froid profond qu’elle n’a jamais vu auparavant.

Elle devient nerveuse malgré elle.

— Je...

Soudain, contrairement à l’image sage et élégante qu’elle a toujours soignée, elle perd la maîtrise d’elle.

— Moi, j’ai peur, oui, j’ai peur !

Elle se débarrasse de l’étreinte de Jonathan, couvre son visage de ses mains, sanglote de douleur.