Roman NE ME QUITTE PAS ！ chapitre Chapitre 39

Les mots du docteur de ce jour-là lui reviennent encore dans les oreilles, il a dit d’une voix sans pitié :

— Ton frère cadet ne peut plus être sauvé.

Les larmes aux yeux coulent.

Violette embrasse Jeannine fermement.

— Mon petit frère est à l’école, je l’amènerai pour te rendre visite la prochaine fois.

Jeannine est confuse, mais hoche la tête sans rien dire.

Violette essuie les larmes sur son visage en souriant et parle :

— Maman qu’est-ce que tu veux manger ? Je vais l’acheter pour toi.

Jeannine ne dit rien, ses bras enlacent ses genoux, c’est une expression de manque de sentiment de sécurité.

Violette parle avec elle, mais Jeannine regarde juste quelque place sans pensée, son regard ne focalise pas, et est un peu vide.

— Maman...

Violette saisit ses épaules en la secouant.

— Parle avec moi, regarde-moi, je suis Violette, ta fille.

Jeannine l’a reconnue tout à l’heure, elle l’a encore appelée par son nom.

Violette n’accepte pas que la mémoire de Jeannine soit confuse, tantôt elle se souvient, tantôt elle ne se souvient pas.

— Ne faites pas comme ça.

L’infirmière qui fait la ronde voit que Violette est un peu agitée, entre pour l’arrêter.

Violette regarde l’infirmière et demande :

— Est-ce que l’état de la maladie de ma maman s’aggrave encore ?

— Les malades mentaux sont toujours comme ça.

L’infirmière voit que le temps de la visite est presque finie, et ajoute :

— Vous ne pouvez pas être émue devant la malade, elle va être choquée.

Violette hoche la tête.

— Je sais.

Puis Violette parle de vieilles histoires avec Jeannine, ça lui rappelle des souvenirs.

Il est temps de partir, lorsque l’infirmière l’appelle, elle reprend ses esprits et regarde Jeannine tendrement.

— Maman, je te reverrai dans quelques jours.

— Violette.

Au moment ou Violette va à la porte, Jeannine l’appelle soudain, Violette se retourne, elle découvre que Jeannine ne la regarde pas du tout.

Jeannine regarde dans le vide, se parle à elle-même :

— Ma fille Violette est enceinte, le bébé n’a pas de papa, comment va-t-elle faire plus tard ?

Elle pleure en disant.

Violette éprouve une grande douleur, son cœur est brisé.

Elle a peur qu’elle ne puisse pas contrôler ses émotions, donc tourne la tête et sort de la chambre.

Elle s’assoit toute seule sur le banc dans le couloir.

— Violette.

Serge vient, habillé d’une blouse blanche.

Violette se lève.

Serge s’approche en face d’elle, lui tape sur l’épaule, et lui fait un signe de s’asseoir.

— J’ai quelque chose à te dire.

Violette se rassoit sur le banc, Serge s’assoit à côté.

— Alors, tu l’as vu.

— Oui.

Les paumes moites elle croise les doigts de ses deux mains ensemble.

— Prépare-toi mentalement, il est vraiment difficile de se remettre complètement de ce genre de situation,

Serge soupire, puis continue :

— Elle éprouve une grande douleur morale, la crise de sa maladie est très grave, elle choisit d’oublier quelque chose, quelque chose extrêmement pénible, ses souvenirs sont confus.

Violette se mord les lèvres.

— Elle a oublié le fait que Laurent est déjà mort, elle m’a demandé pourquoi je ne l’ai pas amené pour lui rendre visite.

Serge tend les mains et l’enlace en frottant ses bras.

— Ne pleure pas, je suis ici, ne t’inquiète pas, je vais prendre bien soin de ta mère.

Violette incline la tête, et dit :

— Merci.

— Pas besoin d’être si polie avec moi.

Serge baisse les yeux, après avoir réfléchi à plusieurs fois, il décide à dire son idée.

— Violette, lorsque le délai convenu entre Jonathan et toi sera expiré, laisse-moi prendre soin de toi, d’accord ?

Violette se fige, regarde Serge.

— Serge...

— Je sais que ça peut être difficile d’accepter pour toi en ce moment, mais tu me connais depuis longtemps, je ne suis pas un homme mauvais, je veux juste prendre soin de toi, ne pense pas uniquement pour toi, tu dois penser pour ton bébé, cet enfant a besoin d’une famille saine pour mieux grandir, et moi j’en suis capable.