Roman DANS CETTE VIE, COMME DANS L'AUTRE chapitre Chapitre 60

- Vous vous sentez bien monsieur Jacobs ?

- Oui!

La voix grave de Nicolas retentit clairement dans la salle et les médecins fussent hébétés en se regardant.

- Ça s'est passé si vite...

- Tout ses sens ont l'air de fonctionner...

- C'est…, c'est incroyable...

- Reste à savoir s'il se rappelle de quelque chose, ou de lui-même...

La nouvelle a déjà circulé dans tout l'hôpital. Infirmières comme médecins passent voir de leurs propres yeux.

*C'est un miracle !* Pensa une infirmière en sortant après avoir vu Nicolas.

Un brouhaha emplisse la salle en moins de cinq minutes, mais il y'a seulement les membres de la famille et des proches qui y restent.

Il y'a Bradley, Élizabeth, Ana, Carène, Claire, Jenny et même Bastien qui n'y croyait pas, est apparu en dernier, restant dans l'entrée.

Tout ce beau resta stupéfait en le regardant, émerveillé, Nicolas les regarde aussi mais lui, il a les sourcils légèrement froncés.

Vexé, se sentant comme un monument ou une merveille du monde que tout le monde se plait à regarder comme ça en s'enivrant.

Il change toute de suite de mine, tout le monde fut surpris mais reconnaît bien le Nicolas froid et impassible avec cette mine.

L'accident n'a rien changé, en le regardant, il est toujours très beau le jeune maître des Jacobs, pas une seule cicatrice sur le visage. Et ce n'est pas étonnant pour tout le monde en voyant qu'il les accueille avec son caractère froid et distant, c'est bien Nicolas ça.

Sauf que sa mine paraît beaucoup plus sévère en ce moment et c'est effrayant à tel point que tout le monde hésite à faire le premier pas vers lui.

Il était toujours sévère avant mais devant ses proches, il était un peu plus tolérant même s'il restait froid. Il avait toujours un sale caractère.

Mais là, tout le monde a l'impression d'être un étranger pour Nicolas.

Il balaie lentement chaque personne du regard et malheureusement, il n'y a qu'une seule personne dont il se souvient, même si c'est vaguement :

- Bradley, qui sont tous ces gens?

Demanda-t-il en fixant ce dernier.

Bradley fut tétanisé sur place, on aurait dit qu'il était parmi un groupe d'enfants coupables de quelque chose et qu'on devrait trouver le principale coupable pour le punir et qu'on l'a malheureusement choisi, lui.

- Mon fils!

- Frangin!

Ana et Élizabeth sont abasourdies en entendant cette phrase aussi sèche que glaciale.

- Je suis ta mère Nicolas, c'est moi, Ana et voici ta petite sœur Élizabeth

Ana dit de sa voix tremblante.

- Nicolas! Fit Élizabeth d'une voix éteinte : Comment tu peux m'oublier moi?

- S'il vous plaît, ne le bousculer pas!

Fit le docteur en voyant que Élizabeth avance vers le lit et commence à pleurer.

- C'est impossible, tu ne peux pas m'oublier, hein Nicky?

- Il a besoin de temps, il vient à peine de sortir du coma, ne le bousculer pas, s'il vous plaît. De plus, on vous avait dit de vous préparer à une telle éventualité, ces lésions étaient assez importantes.

L'un des médecins intervient et regarde les autres pour faire comprendre la situation.

Bastien lui, s'était attendu à cette éventualité, il ne tarde pas plus même s'il est soulagé de le voir et retourne à son poste pour retrouver Ken.

Nicolas regarde Ana et Élizabeth tour à tour et ne se souvient toujours pas d'elles, puis il regarde Bradley sans changer son expression ni de ton :

- Qui sont-ils ?

Bradley sentit un poids lourd s'affaisser sur sa tête en ce moment, pourquoi il a fallu qu'il se rappelle seulement de lui, alors que Nicolas a vécu toute sa vie avec sa famille.

Il n'a jamais chômé, même quand Nicolas restait dans le coma, il continuait de faire ce qu'il lui demandait de faire en tant qu'assistant. Sauf qu'il avait plus de temps libre pour lui, parce qu'il n'y avait pas Nicolas qui l'appelait à toutes heures de la nuit pour aller faire quelque chose.

*C'est ma chance ça!*

Il avance d'un pas ferme vers son patron et dit sérieusement :

- Monsieur, ce sont effectivement votre mère et votre jeune sœur.

- D'accord ! Répond-il toujours sans expression.

Inutile pour Carène Jenny et Claire de rester plus dans la chambre, elles étaient venues voir de leurs yeux si c'était vrai que Nicolas s'était réveillé. Et il n'y a pas de vérité plus vraie que ça! La personne en question est assise bien en forme.

Carène est contente et en même temps triste pour Ana, il n'y a pas pire torture pour une mère que de ne pas être reconnu par son propre enfant.

Ce mot froid que Nicolas a lâché, a eu l'effet d'un coup de fouet dans le dos pour Ana et pour Élizabeth. Et ça saigne seulement au cœur.

Nicolas reconnaît seulement son assistant et a eu besoin que ce dernier confirme qu'ils sont parents pour qu'il les croie.

*Comment c'est possible ?* Élizabeth refuse d'y croire.

- Nicolas si c'est un jeu, ce n'est pas drôle du tout!

Élizabeth s'approche encore plus de son lit. Le regard froid que son frangin lui lança stoppa subitement ses pas :

- Si tu es vraiment ma petite sœur, alors répond à cette question. Ais-je l'habitude de jouer avec toi ou avec (il tourne le regarde lentement vers sa mère), Ana?

-...

- Oui ou non?

-...

- Tu ne connais pas mes habitudes alors que je suis ton frère ?

-...

Élizabeth regarde sa mère et cette dernière ferma tristement ses yeux longuement, puis dit à Nicolas :

- D'accord, on ne se presse pas mon fils, tu nous es revenu c'est tout ce qui compte, le reste viendra après.

Puis elle tient Élizabeth qui fondait déjà en sanglots, par les épaules pour la réconforter

- Ça va aller chérie, laisse lui du temps d'accord?

Toute cette vague d'émotions dans sa chambre d'hôpital, n'a aucun effet sur son humeur.

*Cette douleur.*

La seule chose qui le gêne, c'est cette douleur à la jambe droite, c'est d'ailleurs pour ça qu'il ne s'est pas encore levé de ce lit :

- Ma jambe?

Dit-il en regardant l'un des médecins.

- Elle a besoin de plus de temps pour guérir, l'ossature de cette jambe est encore fragile, quelques semaines en rééducation et elle sera comme neuve.

Nicolas ne dit rien et essaie de la remuer doucement : *C'est gênant !*

Si l'on observe bien sa mine, on verra que ce qu'il fait est un peu douloureux, ses sourcils sont froncés et sa mâchoire se crispe, pourtant il ne grimace pas de douleur.

- Ne la forcer pas monsieur Jacobs ! Fit le docteur d'un ton inquiet.

- Quand je peux commencer cette rééducation ?

- Euh...

Hésite le docteur.

- Demain alors!

Déclare Nicolas en s'allongeant à nouveau : Bradley trouve-moi une chaise maintenant.

Bradley n'attendait même pas qu'il finisse de s'allonger, qu'il sortait de la salle pour exécuter son ordre :

- Oui monsieur !

Ana et Élizabeth n'ont pas bougé de la salle, elles voulaient rester avec lui, l'atmosphère est si glacial et bizarre grâce à l'humeur de Nicolas. Ce dernier ne se sentit pas dérangé lui, il les regarde de temps en temps sans leur adresser la parole.

*Parler pour dire quoi?*

*Pourquoi Bradley n'est pas encore revenu ?*

Carène lui a proposé d'aller chercher à manger et il ne l'a pas refusé.

C'est une chance!

Quant à Élizabeth, elle fait des efforts pour lui raconter quelques souvenirs d'eux et Nicolas ne fait qu'écouter.

Ça, c'est moins cool!

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