La reine qui s'�tait assise entre temps se leva de nouveau en m'entendant revenir. Le roi quant � lui avait chang� de place. Il s'�tait rapproch� de sa femme et avait pos� sa main sur son �paule. Il retira sa main � mon arriv�e et se redressa de toute sa hauteur. Un silence pesant s'installa entre nous trois. Le roi et la reine me regardaient tous les deux ne sachant que dire. �tant au centre de l'attention je d�cidais de briser le silence.
� Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour pr�c�demment. J'ai �t� l�g�rement prise de court. �
Je me for�ais � bouger mes jambes et m'asseyais avec toute la gr�ce dont j'�tais capable sur la chaise la plus �loign�e possible. Je croisais les jambes et posais mes mains sur mes genoux faisant mine d'�tre d�tendue.
� Comprenez ma r�action. Je ne m'attendais pas � voir des fant�mes. �
La reine p�lit en un instant. J'eus un pincement au c?ur. J'y �tais peut �tre all�e trop fort. Je croyais que je leur avais pardonn�s. Ils avaient eu leurs raisons pour m'envoyer loin d'eux. Je croyais que j'avais tourn� la page. Or je me rendais compte � ce moment pr�cis � quel point leur d�cision m'avait affect�e. J'�tais en col�re. Et j'�tais tr�s triste...
� Abrielle... Nous sommes d�sol�s... commen�a � dire la reine. �
Je d�croisais les jambes d'un coup ce qui l'arr�ta.
� Pourrions-nous pr�ciser pourquoi vous vous excusez s'il vous pla�t ? Pour m'avoir exil�e ? Pour ne pas avoir pris de mes nouvelles ?
-Ne parle pas comme cela � ta m�re, ma fille ! s'exclama le roi. �
Cependant je n'�coutais pas. Je continuais � �num�rer les raisons pour lesquelles ils auraient � s'excuser en comptant sur mes doigts et je voyais bien qu'� chaque mot le roi devenait de plus en plus rouge et la reine de plus en plus blanche.
� Pour ne revenir que maintenant ? Pour ne pas m'avoir vue grandir ? Pour m'avoir laiss�e dans le flou en ce qui concerne la personne qui veut me tuer ? Pour m'avoir cach� que j'avais un fr�re ?�
� l'entente de cette derni�re question mes parents �touff�rent un cri de surprise. Je me laissais aller contre le dossier de ma chaise avec un petit sourire.
� Je sais plus que vous ne croyez.
-Abrielle... chuchota la reine. Si nous n'avons rien dit c'�tait simplement pour te prot�ger.
-Je me fiche de vos raisons. Je suis ici uniquement dans l?espoir que vous puissiez me fournir des r�ponses.
-Surveille tes propos jeune fille. Ce n'est pas une mani�re de s'adresser au roi. �
Je levais les yeux vers ce fameux roi.
� Peut-�tre pas. Mais c'est la mani�re ad�quate pour que je m'adresse � mon suppos� p�re. �
Le roi ouvrit la bouche furieux et bless� mais la reine pressa sa main pour qu'il ne dise rien. Il inspira un grand coup avant de souffler et de se poster pr�s de la fen�tre. La reine l'accompagna du regard avant de s'int�resser � moi de nouveau. Elle me sourit avec douceur. Ses yeux �taient emplis de bienveillance. Tellement que j'avais envie de me laisser aller dans ses bras. Mais je ne pouvais pas. Je devais me reprendre. Je devais rester forte. Elle n'�tait personne.
� Tu as tellement grandi... �
Les yeux de la reine se mirent � briller.
� Je ne t'ai presque pas reconnue. Tu es une vraie femme � pr�sent. �
Je ne voulais pas entendre tout cela. Je me levais irrit�e.
� J'aurais quelques questions � vous poser.
-Cela ne peut-il pas attendre ? Nous venons � peine de nous retrouver. Dis-nous comment vas-tu ?�
Je baissais les yeux vers la reine et �touffais un rire.
� Comment vais-je ?�
Se rendait-elle compte de ce qu'elle me demandait ? Elle me demandait comment j'allais ? Que devais-je r�pondre ? Devrais-je suivre l'�tiquette et dire que tout allait bien avec un grand sourire ou devrais-je continuer � vider mon sac ? Devrais-je leur parler de Liam, de Gaspard ? Pouvais-je leur faire confiance apr�s tout ?
Je secouais la t�te. Je devais arr�ter de r�pondre de mani�re impulsive. Je devais r�fl�chir et me calmer.
� Nous sommes au courant que les derniers jours ont �t� mouvement�s...
-C'est pour cela que j'�tais contre le fait de l'envoyer dans cette �cole. �
Je levais les yeux vers le roi dont j'avais presque oubli� la pr�sence. Il regardait par la fen�tre immobile comme si quelqu'un �tait en train de faire son portrait.
� Vous ne pouvez pas me garder enferm�e toute ma vie.
-�videmment que si. �
Je serrais les poings. La reine me regarda inqui�te et d�cida d'essayer de rattraper l'erreur qu'avait fait son mari.
� Nous ne pensons qu'� ton bien...
-C'est votre seule excuse et je l'ai d�j� entendue maintes fois. Qui �tes-vous pour d�cider de ce qui est bien pour moi ?
-Je... �
Le roi se retourna d'un coup et ancra son regard dans le miens.
� Nous sommes tes parents.
-Biologiquement parlant certes. Mais cela s'arr�te l�. Il ne suffit pas de donner naissance pour �tre parents. Il faut �lever l'enfant. Il faut le soutenir dans les mauvais comme dans les bons moments. Vous vouliez me prot�ger et je vous en suis reconnaissante. Mais vous vous y �tes mal pris. Edgar m'a prot�g�e des monstres sous mon lit. Il m'a prot�g�e des larmes les soirs de No�l. Pas vous.
-Ton majordome ne s'est m�me pas rendu compte que tu n'�tais plus dans l'�cole. Il est indigne de confiance je ne veux plus jamais entendre parler de lui. �
Mon sang se gla�a.
� Pardon ? Ce n'est en aucun cas la faute d'Edgar.
-Bien s�r que si. Nous lui avons fait confiance. Il devait te prot�ger.
-Et il a fait de son mieux !
-Visiblement cela n'�tait pas assez. �
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